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Mourad Merzouki sort de sa cage avec KÄFIG

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Mourad Merzouki a grandi dans la banlieue est de Lyon et il est aujourd’hui l’une des figures du Hip Hop Français. Le mélange de disciplines qu’il a pu pratiquer dès l’enfance et son talent certain, lui ont valu le titre de chevalier de la légion d’honneur en 2012. Créateur de la compagnie KÄFIG, il est à la fois danseur, chorégraphe, directeur et voyageur. Il défend à la tête du CCN de Créteil et du Val-de-Marne un projet artistique ouvert sur le monde.

L’INTERVIEW

KÄFIG

QUI EST… MOURAD MERZOUKI?

Peux-tu nous faire un mini cv? Si tu devais raconter l’histoire de ta vie, par quelles étapes, événements clés passerais-tu? 

Avant d’être danseur, mon père m’a inscrit dans une école d’arts martiaux à l’âge de 7 ans pour faire du karaté et de la boxe.  Dans cette même école, j’ai fait du cirque et cela a été important car c’est comme ça que j’ai connu le spectacle vivant, le rapport au public, le plaisir d’être sur scène. Vers 13, 14 ans, j’ai découvert le Hip Hop comme tous les gamins de quartier de l’époque grâce à une émission qui passait dans les années 80. Pour nous, c’était un événement ! Tout le monde le pratiquait. Le cirque et les arts martiaux m’ont aidé et m’ont donné des facilités. A l’âge de 17 ans avec des copains, nous avons formé notre premier groupe Accrorap. L’idée était de faire des spectacles en mélangeant la danse Hip Hop avec le cirque car ces deux disciplines nous passionnaient. Très vite, ces spectacles ont gagné en visibilité car ils avaient une singularité, un quelque chose d’un peu décalé par rapport à ce qui se faisait dans le milieu. Nous avons fait un premier spectacle dans le théâtre de la ville où j’ai grandi à Saint-Priest puis un autre à la maison de la danse à Lyon. C’est à cette époque-là que nous avons commencé à rencontrer d’autres chorégraphes, danseurs contemporains et que l’on a trouvé notre identité. Nous avons développé notre travail dans les théâtres, ce qui nous a permis de faire évoluer notre danse dans un espace différent.

En 1995, j’ai quitté Accrorap pour monter ma propre compagnie KÄFIG où j’ai continué cette démarche de mélanger la danse hip-hop avec d’autres formes artistiques que ce soit la danse contemporaine, le théâtre, le cirque. J’ai toujours voulu croiser les disciplines. J’ai fait 25 créations qui ont été jouées de par le monde. En 2009, j’ai créé le centre chorégraphique Pôle Pik à Bron afin de poursuivre le travail d’implantation de la compagnie sur le territoire brondillant. En même temps, j’étais nommé directeur au centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. Il était nécessaire pour moi de passer une nouvelle étape avec la compagnie pour avoir les moyens et les conditions de continuer à développer mes créations. J’ai par ailleurs proposé deux festivals, Karavel à Lyon et Kalypso à Créteil car c’est ma façon d’accompagner d’autres artistes et compagnies et de pouvoir offrir une fenêtre de visibilité plus grande au hip-hop.

KÄFIG

AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

Photo OlivierBay (Fred Marie)QUEL A ÉTÉ LE DÉCLIC POUR DEVENIR L’ARTISTE, A LA TÊTE DE KÄFIG QUE TU ES AUJOURD’HUI?

Je suis né à Lyon avec des origines algériennes et comme pour la plupart des gamins de banlieue ce n’était pas évident. Le déclic a été le moment où j’ai compris qu’avec la danse, je pouvais m’exprimer, être écouté comme n’importe quel autre citoyen car je pouvais partager mes émotions, mes idées avec le public. Cela m’a donné confiance en moi, du courage, de la force à poursuivre dans cette voie qu’il faut admettre n’est pas facile !

AS-TU UNE ANECDOTE À PARTAGER AU SUJET DE TON AVENTURE ?

Quel est ton meilleur souvenir, le plus épanouissant sur le plan professionnel ? 

Le jour où l’on m’a remis la légion d’honneur a été pour moi quelque chose de fort car j’ai eu une reconnaissance artistique mais aussi humaine et sociale. Lorsque l’on grandit comme moi avec une forme de frustration, de doute par rapport à l’exclusion due au racisme, le fait de se battre avec un art que l’on aime et d’avoir cette récompense, c’est vraiment quelque chose qui marque et dont on peut être très fier.

ON NE T’ARRÊTE PLUS ?

Quels sont tes projets actuels ?

Mes spectacles sont en train d’être diffusés. Je fête les vingt ans de la compagnie cette année. A cette occasion, je travaille sur des soirées anniversaires, un documentaire et un ouvrage. C’est très prenant ainsi que la programmation des festivals puisque c’est tout de même une trentaine de compagnies que l’on invite.

KÄFIG

Photo : Benoite FANTON/WikiSpectacle

 SCOOP?

Avec quel personnage célèbre réel ou fictif rêverais-tu de t’associer pour monter une boite ?

Charlie Chaplin ! Je suis admiratif de son univers, de son travail, de ce qu’il est.

A VOUS DE L’APPLIQUER!

Si tu devais donner un seul conseil, une seule clef de réussite… Lequel serait-il ?

J’aime bien reprendre cette phrase de René Char : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront ».

C’est Mon conseil car Le fait d’être dans cet état d’esprit, ouvert, de s’accrocher et de dépasser ses peurs dans ce que l’on entreprend au quotidien est payant.

Mourad Merzouki


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